Ateliers des communs à la MJC Monplaisir
Samedi 17 octobre 2015, 9H – 17H
Les Ateliers des communs sont l’occasion de co-construire des projets de communs.
Nous partagerons nos idées et imaginerons leur fonctionnement. Une journée ludique et participative ! Renseignez-vous :
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Organisation de la journée :
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Un commun ? Exemple du Jardin Partagé
Prenons le cas du Jardin d’Yvonne, un jardin partagé créé récemment (2014) à Villeurbanne à l’initiative de l’association Les Jardins en Transition et avec l’accompagnement de l’association Passe Jardin. Cette description est issue des informations du blog du jardin et de l’interview de Anne une usagère du jardin. Merci à elle !
Ce jardin partagé est un « commun » car :
- c’est l’usage du jardin qui est commun : le terrain (un ancien garage) est la propriété du Grand Lyon avec une convention avec Villeurbanne pour son utilisation.
- l’accès au jardin est ouvert : une cotisation de 1 à 10 euros par an. Pas d’autre condition que d’être intéressé à l’usage du jardin ( pas de critère de lieu d’habitation par exemple). Un commun n’est pas une communauté, c’est un processus commun pour l’accès à une « ressource ». A l’entrée, un panneau explique le fonctionnement et invite aux permanences. Chacun est bienvenu pour s’intéresser au jardin.
- L’association qui s’est constituée fonctionne de manière classique (AG/CA et bureau) mais la vie en commun du jardin s’organise autour de réunions mensuelles (avec des exceptions pour les vacances) et surtout des permanences sur place pour travailler, discuter et décider ensemble. Les questions, les projets, les permanences, les travaux, les événements, les relations avec le tissu institutionnel et associatif, …, bref, toutes les questions sont discutables par tous et les décisions prises en … commun.
- Pour représenter les usagers, les membres désignés ont une délégation de discussion, mais il va de soi que la décision sera prise en commun. Ce n’est pas une délégation de décision. Cette question a d’ailleurs surpris quand elle a été posée tant « ça allait de soi ».
- Pour accéder au jardin, il suffit d’avoir le code du cadenas. Chacun peut réaliser les tâches pour lesquelles il s’est engagé. La confiance mutuelle est à la base du projet.
- Les usagers du jardin se synchronisent et communiquent en utilisant le web et le courrier électronique naturellement, mais aussi l’ardoise et le tableau blanc…
- L’usage du jardin est l’occasion d’une formation mutuelle. Le web mais aussi le travail en commun se complètent pour faciliter la formation mutuelle.
- Le modèle économique est sain et robuste : un soutien de la ville de Villeurbanne en proportion des 360 m2 du jardin, les cotisations et quelques subventions liées à des services rendus (par exemple un composteur ouvert au public), beaucoup de récupération et de fabrication locale par les usagers.
- Le jardin partagé s’inscrit dans l’activité institutionnelle (fête de la musique par exemple) mais aussi dans l’activité des autres jardins partagés et d’une manière générale dans l’activité des autres expériences fonctionnant avec ce même principe du commun (comme un bar coopératif par exemple). Un commun s’inscrit en effet naturellement dans un tissu de communs organisé aussi bien dans sa dimension verticale (sur des critères de regroupements territoriaux ou fédératifs) et horizontale (sur des critères d’intérêts commun ou de localité).
Le plus important sans doute est la qualité de l’expérience sociale et humaine.
Anne s’enthousiasme : « Pour moi, c’est un sas de décompression. C’est le jardin des possibles. J’y existe pour de vrai.»
Cette notion du tiers lieu (lieu différent de la maison et du travail) comme lieu de vie et d’organisation de la société est caractéristique des communs. Chacun y trouve une place responsable dans un collectif actif.
Anne tient à citer la devise choisie collectivement pour le jardin « Cultivons le partage, partageons les cultures ».
Nous remercions Anne de s’être prêtée à l’interview pour établir cette rapide description.